La Banque centrale européenne (BCE) a récemment publié son bilan pour l’année 2023, révélant une perte nette de 1,3 milliard d’euros. Cette annonce marque un tournant historique, car c’est la première fois en près de deux décennies que la BCE enregistre des pertes, selon des sources internes.
Cette contreperformance financière est attribuée à la politique de lutte contre l’inflation mise en place par la BCE depuis 2022. Cette politique a entraîné une série de hausses consécutives des taux d’intérêt, visant à freiner l’activité économique pour contrôler la flambée des prix, notamment en raison de la guerre en Ukraine et de l’augmentation des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires.
En conséquence, les charges d’intérêt payées par la BCE aux banques commerciales ont considérablement augmenté, passant de 2 milliards d’euros en 2022 à plus de 14 milliards d’euros en 2023. De plus, les dépenses liées aux mesures de soutien économique mises en œuvre depuis 2015 ont également accru la pression financière sur la BCE.
Malgré ces pertes, la BCE reste confiante quant à sa capacité à maintenir une politique monétaire efficace. Elle prévoit des pertes continues dans les années à venir, mais souligne sa solidité financière, avec des capitaux propres d’environ 46 milliards d’euros, soutenus par d’importantes réserves de réévaluation.
Par ailleurs, des discussions sont en cours au sein de la BCE concernant une éventuelle baisse des taux directeurs en 2024, dans le but de stimuler la croissance économique. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a évoqué la possibilité d’une telle baisse autour du mois de juin.
Ces événements soulignent les défis auxquels est confrontée la BCE dans un contexte économique complexe et en évolution constante, marqué par des pressions inflationnistes et des incertitudes géopolitiques.
En résumé, la BCE fait face à des défis financiers importants, mais elle reste déterminée à maintenir sa politique monétaire dans le but de soutenir la stabilité économique et financière de la zone euro.